L’enquête sur la mort du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya piétine

L'enquête sur la mort de Floribert Chebeya est au point mort, selon la famille de ce militant congolais des droits de l'homme, tué début juin. Des doutes se manifestent aussi au sujet de la tenue d’un procès, malgré l’arrestation de plusieurs suspects.

Cela fait plus d'un mois et demi que le militant congolais des droits de l'homme Floribert Chebeya, 47 ans, est mort d'un arrêt cardiaque, après avoir été victime de mauvais traitements. Son corps a été retrouvé début juin dans la voiture qui le transportait, conduite pas son beau-frère Fidèle Bazana qui est toujours porté disparu. Une autopsie a été réalisée le 11 juin dernier par des experts néerlandais. Certains suspects auraient été arrêtés et des personnalités pourraient être entendues, mais ne le sont pas. A Kinshasa aucune information ne filtre. C’est l’inquiétude au sein de l’opinion : à quand, donc, le début du procès du meurtre du dirigeant de la Voix des sans-voix ?

Après la publication des résultats de l’autopsie, d’aucuns pensaient que les choses devaient aller plus vite. Surtout qu’il a été démontré que le directeur exécutif de la Voix des sans-voix est mort après avoir subi des violences. Il existe des preuves que les exécuteurs ont tenté de maquiller le meurtre et même d’orienter les faits. Plus important encore : le silence observé, jusqu’ici, sur le sort de Fidèle Bazana, le beau-frère et chauffeur de Floribert Chebeya, disparu le 1er juin dernier, après avoir été convoqués à l’inspection générale de la police à Kinshasa.

Suspectés dans cette affaire, une quinzaine de policiers se trouvent déjà aux arrêts. Ils ont été mis à la disposition de l’auditorat militaire par le Parquet général de la République. Certains d’entre eux seraient même passés aux aveux, impliquant également la haute hiérarchie de la police nationale. Mais le numéro un de la police congolaise, John Numbi, est pour le moment suspendu à titre conservatoire et consigné chez lui.

La famille de Floribert Chebeya, les activistes des droits de l’homme et plusieurs représentants de la communauté internationale commencent à s’interroger et s’inquiètent des conditions opaques dans lesquelles se déroule l’enquête.

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