Certains faits troublants n’épargnaient pas la Guinée de Lansana Conté, comme plaque tournante de la drogue. Toujours est-il que rien n’était vraiment et sérieusement engagé non plus pour changer cette mauvaise réputation qui collait à l’image de la Guinée. Le commandant Ousmane Conté aurait été le parrain, sinon la caution, avec et par qui tout était possible.
Son arrestation, en février 2009, avait secoué les milieux militaires et politiques de son pays. La junte au pouvoir en Guinée l’avait exhibé comme « un gros poisson » qui venait d’être pris. Jeté en prison, il avait même publiquement présenté ses excuses au peuple de Guinée pour les « dommages causés ». A la télévision nationale Ousmane Conté avait, du bout des lèvres, reconnu une implication dans le trafic de drogue tout en niant être un parrain.
Néanmoins aux Etats-Unis l’administration Obama l’a, tout récemment, répertorié sur une liste noire des « barons de la drogue ». Cette procédure ouvrait la voie à la saisie de ses biens aux Etats-Unis. « Le fils Conté est certes poursuivi pour trafic présumé de drogue mais j’affirme haut et fort qu’il n’est nullement connu dans le trafic international de cocaïne ni de la drogue », a affirmé son avocat Me Tafsir Barry qui précise, par ailleurs, que le fils du président n’a aucun bien aux Etats-Unis.
La famille du défunt président Conté était présumée très proche du milieux des stupéfiants. Saturnin Bangoura, frère d’Henriette, l'une des épouses de président Conté, reste en détention ; il avait avoué être impliqué dans le trafic avec des « amis colombiens ». Moussa Conté, un autre fils du président défunt lui aussi arrêté, avait été remis en liberté en février 2010. Il reste toutefois poursuivi pour « importation de produits chimiques hautement toxique, notamment du méthanol servant à la fabrication de la drogue ».