C’est pour qu’ils révèlent leur source que Théophile Kouamouo, directeur de la rédaction du quotidien Le Nouveau courrier, Oula Saint Claver, rédacteur en chef et Stéphane Guédé, directeur de la publication, ont très longuement tâté des cellules de la brigade criminelle d’Abidjan.
Le procureur de la République, Raymond Tchimou, les a d’abord convoqués à cet effet. Comme on pouvait s’y attendre, nos confrères lui ont, pour des raisons déontologiques, objecté que des journalistes ne sauraient divulguer leurs sources.
Mais seules trois personnalités disposaient du rapport d’enquête judiciaire sur la filière café-cacao, dont Le Nouveau Courrier a commencé à publier de larges extraits : le juge d’instruction, qui en est l’auteur, le procureur et le président de la République.
Voilà pourquoi la justice ivoirienne a brandi la menace d’une accusation de «vol de documents» à l’encontre de nos confrères. Ce qui relève d’une interprétation pour le moins restrictive de la liberté de la presse.
Reporters sans frontières a vivement protesté. Et les lecteurs du Nouveau Courrier, qui attendaient la suite de l’enquête, sont restés mercredi sur leur faim.