L’œuvre est inspirée d’une toile de Rembrandt La leçon d’anatomie du Docteur Tulp mais Nelson Mandela a pris la place de l’écorché mis en scène. On le voit allongé, presque nu, un simple linge blanc autour de la taille. Il y a parmi les disciples penché sur le cadavre l’ancien président Frederik de Klerk, l’archevêque Desmond Tutu, l'actuel président Jacob Zuma et d’autres figures de la scène politique sud-africaine.
L’artiste Yiull Damaso, avait déjà peint Mandela en dreadlocks, mais il vient de briser un tabou : personne n’évoque en public la mort de Mandela en Afrique du Sud. Damaso se défend : « il nous faudra bien affronter ce moment un jour en tant que nation ».
L’ANC a vilipendé l’hebdomadaire Mail and Guardian pour avoir reproduit en page une l’œuvre de l’artiste. La presse et les artistes foulent du pied le droit constitutionnel à la dignité. « Qui souhaite la mort de notre icône », demande l’ANC dans un communiqué virulent. « Cette œuvre, poursuit le parti, nous conforte dans notre projet de mettre sur pied un tribunal des médias ».
Mandela est frêle, on ne peut que le constater lors de ses apparitions publiques, qui sont de plus en plus rares. Il soufflera ses quatre-vingt-douze bougies la semaine prochaine.