En Afrique du Sud, les fonctionnaires aiment trop le football

Selon le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, les ministères et les sociétés d’Etat ont dépensé près de cinq millions d’euros en billets pour le Mondial 2010. Il s‘agit, officiellement, de fidéliser les partenaires et les clients en les invitant au match. Seulement, le ministre des Finances Pravin Gordhan avait enjoint les départements ministériels à faire preuve de retenue. L’affaire des billets ne cesse de défrayer la chronique en Afrique du Sud. Le pays sort d’une récession et la plupart des sociétés publiques sont dans le rouge.

La ministre de l’Energie Dipuo Peters a annoncé lundi 28 juin qu’une société pétrochimique, dont elle a la tutelle, avait acheté mille billets pour un montant total de 120 000 euros.

L’opérateur national d’électricité Eskom a dépensé la même somme. La passion d’Eskom pour le ballon rond, enrage plus d’un usager, car les tarifs d’électricité vont faire des bonds au cours des trois prochaines années afin de financer les travaux d’infrastructure d’Eskom.

La radio télévision d‘Etat SABC, qui peine à rémunérer les producteurs indépendants, a, elle, engagé la somme de 330 000 euros. Enfin, au ministère du Commerce, la facture Mondial s’élève à 450 000 euros.

Bref, tous ont ignoré la directive du ministre des Finances. Il y a quelques semaines, Pravin Gordhan avait enjoint les départements ministériels « à ne pas gâcher l’argent public en achetant des billets ».

Seuls les ministères des Sports et des Affaires étrangères avaient bénéficié de dérogations. La commission parlementaire chargée de surveiller les dépenses publiques réclame une enquête. Son porte-parole Themba Godi a carrément dit au journal sud-africain The Star : « Si nous laissons régner l’impunité, notre pays risque de devenir une république bananière ».

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