C’est un principe constant en droit qui veut que le pouvoir législatif ne saurait empiéter sur le pouvoir judiciaire. Or le parquet d’Abidjan-Plateau a déjà commencé ses auditions des principaux protagonistes de « l’affaire Tagro ».
Le Parlement doit ce mardi 29 juin donc trouver un champ d’investigation distinct de la saisine du parquet. Lequel parquet enquête déjà sur quatre cas présumés de corruption imputés par le président de l’Assemblée nationale ou par la presse d’opposition au ministre de l’Intérieur Désiré Tagro.
Mais les principes sont une chose, la vie politique en est une autre. Et il est arrivé que, parfois, des parlements se saisissent, en cours d’instruction judiciaire, d’affaires suscitant une grande émotion populaire.
On l’a vu, par exemple, en France, avec l’affaire du sang contaminé. Or, justement, c’est aussi pour éviter tout trouble à l’ordre public que le parquet d’Abidjan a été saisi dans « l’affaire Tagro ».
S’ils veulent créer leur commission d’enquête, les juristes du Parlement ivoirien vont donc devoir redoubler de finesse. Et d’imagination.