Affaire Tagro : l'opposition ivoirienne demande une commission d'enquête parlementaire

En Côte d’Ivoire, ouverture ce mardi 29 juin 2010 d’une session parlementaire durant laquelle l’opposition va demander la création d’une commission d’enquête du Parlement sur « l’affaire Tagro », du nom du ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, qui fait l’objet d’une enquête judiciaire à la demande du président Gbagbo sur des cas présumés de corruption. Le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, à l’origine de cette affaire, a convoqué, entre autres, les vice-présidents, les présidents de commissions ou encore les présidents de groupes parlementaires afin de mettre sur pied cette commission d’enquête parlementaire. Mais ce projet se heurte à des difficultés de procédure.

C’est un principe constant en droit qui veut que le pouvoir législatif ne saurait empiéter sur le pouvoir judiciaire. Or le parquet d’Abidjan-Plateau a déjà commencé ses auditions des principaux protagonistes de « l’affaire Tagro ».

Le Parlement doit ce mardi 29 juin donc trouver un champ d’investigation distinct de la saisine du parquet. Lequel parquet enquête déjà sur quatre cas présumés de corruption imputés par le président de l’Assemblée nationale ou par la presse d’opposition au ministre de l’Intérieur Désiré Tagro.

Mais les principes sont une chose, la vie politique en est une autre. Et il est arrivé que, parfois, des parlements se saisissent, en cours d’instruction judiciaire, d’affaires suscitant une grande émotion populaire.

On l’a vu, par exemple, en France, avec l’affaire du sang contaminé. Or, justement, c’est aussi pour éviter tout trouble à l’ordre public que le parquet d’Abidjan a été saisi dans « l’affaire Tagro ».

S’ils veulent créer leur commission d’enquête, les juristes du Parlement ivoirien vont donc devoir redoubler de finesse. Et d’imagination.
 

Partager :