Craignant que des violences ne surviennent en attendant la proclamation des résultats provisoires, le général Sékouba Konaté a réuni hier les 24 candidats pour les mettre en garde.
La campagne électorale l’a démontré, les attentes des Guinéens sont fortes et les leaders politiques sont capables de jeter des centaines de milliers de partisans dans les rues. Les violences du jeudi 24 juin ne rassurent guère la junte au pouvoir. Et le président par intérim, le général Sékouba Konaté a cru devoir rassembler au palais présidentiel les 24 candidats pour leur faire une mise au point : « Je n’accepterai pas d’assister à une guerre fratricide à cause de calculs ou d’ambitions personnels. Chers leaders, à partir de maintenant, c’est à vous de savoir ce que vous voulez : la paix, la liberté et la démocratie ou le désordre et l’instabilité pour la Guinée».
Jean-Marie Doré, le Premier ministre, qui, il y a peu, était assis parmi l’opposition, a adopté un ton plus amical avec ses anciens collègues mais son message était le même. « Je connais tous les 24 candidats ; beaucoup d’entre eux sont des amis. Je suis convaincu que ce sont des hommes d’Etat responsables… c’est pourquoi je n’ai pas d’inquiétude. Il appartient à chacun et à tous, que notre pays sorte grandi de cette épreuve».
Comment se comporteront les vaincus ? C’est la grande inconnue de ce scrutin. D’autant que nombre de candidats critiquent en privé la Ceni, la Commission électorale indépendante. L’atmosphère est donc loin d’être détendue.