Les autorités nigériennes prennent cette affaire très au sérieux. Les médias publics nigériens ont indiqué, mercredi 9 juin, que Rajab Mittah Abou Dabous, un émissaire du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, s’est entretenu mardi avec le chef de la junte nigérienne, le général Salou Djibo, au sujet de ces exécutions. Ce dernier pourrait se déplacer à Tripoli pour évoquer cette question avec le colonel Kadhafi. Il y a actuellement plusieurs dizaines de milliers de Nigériens qui vivent et travaillent en Libye.
Lors d’un entretien sur RFI, Mustafa Kadi, président du Collectif des organisations des droits de l'homme et de la démocratie (CODDHD), a rappelé qu’en 2009, onze Nigériens ont été exécutés en Libye et qu’actuellement, « il y a 40 qui attendent dans les couloirs de la mort leur exécution. C’est un sujet qui fait couler aujourd’hui beaucoup d’encre, puisque les Nigériens estiment que ce n’est pas acceptable que des Libyens prennent des Nigériens comme des animaux et les exécutent, sans pour autant en informer les autorités du Niger ».
Mustafa Kadi, qui a pu s’entretenir avec le président Salou Djibo, a également affirmé que ce dernier est aussi très préoccupé et qu’il a même échangé avec le colonel Kadhafi. « Aujourd’hui, il est en train d’examiner une démarche qui l’emmènera certainement à rencontrer le guide libyen pour trouver une solution définitive à cette question », dit Mustafa Kadi.
Le président du CODDHD a rappelé que la Libye et le Niger ont ratifié une traité relatif à l’échange de prisonniers et il a ajouté : « Nous estimons que l’on peut se servir de ce traité pour ramener les autres Nigériens qui attendent aujourd’hui. Ainsi, ils vont consommer leurs jours de prison au Niger, où la peine capitale n’est pas appliquée ».