Crise au Katanga : le gouvernement ferme l’Assemblée provinciale

L'affaire des députés katangais passés à tabac le jeudi 28 janvier dans l'enceinte de l'Assemblée provinciale est prise au sérieux par le gouvernement de Kinshasa. Le ministre de l'Intérieur a été dépêché à Lubumbashi où il a reçu le 29 janvier au soir les élus de la province. Le siège de l'Assemblée a été fermé et est gardé par des policiers. Depuis plusieurs mois de nombreux députés contestent la gestion du président de l'Assemblée provinciale. C'est le refus d'examiner une motion contre le questeur soupçonné de détournement qui a mis le feu aux poudres jeudi dernier. La crise pourrait avoir d'importantes répercutions.

La première conséquence pourrait être de renforcer les artisans du découpage territorial, c'est-à-dire de la création de quatre provinces pour le Katanga comme le prévoit la Constitution. Mais jusqu'à présent le pouvoir central rechigne à appliquer cette disposition invoquant un coût financier trop lourd.

Les élus du Sud y sont pourtant extrêmement favorables et pour cause le Sud de la province que certains qualifie de «Katanga utile» dispose de toutes les richesses minières, cuivre et cobalt en particulier. La décentralisation y est donc attendue avec impatience.

Le nord agricole et pastoral y est évidemment plus hostile. Selon nos sources, une pétition exigeant la mise en place des nouvelles provinces serait en cours d'élaboration. Un grand nombre d'élus menacerait également de ne plus siéger à l'Assemblée de Lubumbashi.

La crise couve depuis plusieurs mois une majorité de députes critiquent la gestion catastrophique du président de l'Assemblée Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, originaire du nord de la province.

Plusieurs élus affirment que jeudi dernier c'est lui qui a fait venir les jeunes de son parti, l'Unafec, pour agresser les signataires de motion de défiance contre le bureau et deux ministres provinciaux.

Une chose est sûre, le passage à tabac de deux élus jeudi dernier dans l'enceinte même de l'Assemblée risque de mettre à mal une cohabitation politique et économique déjà précaire.

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