Cette fois, sauf incroyable rebondissement, Henri Michel n’entraînera plus l’équipe de football de la Guinée équatoriale. Le Français a démissionné ce mercredi 21 décembre 2011, un mois jour pour jour avant le début de la CAN 2012 coorganisée par la Guinée équatoriale et le Gabon.
Henri Michel avait déjà quitté son poste à la tête de Nzalang Nacional le 19 octobre dernier, puis il était revenu sur cette décision à la demande du chef de l’Etat, Teodoro Obiang Nguema.
L’ancien entraîneur de l’équipe de France estime que ses conditions de travail sont « pires » qu’avant. Henri Michel refuse de donc faire machine arrière : « J’ai cessé mon activité une deuxième fois parce que les conditions ne sont pas réunies, parce qu'il y a plus de problèmes politiques que de problèmes sportifs. » Henri Michel n'a pas souhaité s'étendre sur toutes les raisons de ce départ tant que sa situation contractuelle n'est pas totalement réglée.
Dans sa lettre de démission, rendue publique par les autorités, l’ex-sélectionneur rappelle que, après son premier départ, le président de la République lui avait garanti tous les moyens nécessaires et sans obligation de résultats. Il assure que cette promesse n’a pas été tenue, puisqu’un représentant de l’Etat étranger à son staff a envahi son domaine, notamment en lui imposant la convocation d’un joueur qu’il ne voulait pas.
« Sabotage »
La décision d’Henri Michel a provoqué la fureur des instances dirigeantes équato-guinéennes. Durant une conférence de presse, le ministre des Sports Francisco Pascual Eyegue Obama Asue a eu des mots très durs à l’égard d’Henri Michel, qu’il a accusé de « sabotage » à seulement trente jours du match d’ouverture de la CAN 2012 face à la Libye, à Bata.
Henri Michel s’est déclaré « outré » en apprenant ces accusations : « Il faut leur demander à eux pourquoi il y a eu sabotage ! C’est plutôt eux qui doivent être accusés de sabotage. Qu’ils assument leurs responsabilités. C’est eux qui ont voulu que je m’en aille. Je n’ai rien à me reprocher sur les douze derniers mois. »
Pour défendre leur position, les dirigeants équato-guinéens soulignent qu’Henri Michel a voulu annuler un stage au Ghana, qui devait commencer jeudi 22 décembre, pour aller en Afrique du Sud. Le ministre qualifie ce comportement d’ « improvisé » et déplore le manque de respect du Français à l’égard des dirigeants locaux. Dans le communiqué officiel, les autorités affirment que le salaire de l’entraîneur français était de 39 000 euros par mois.
Les autorités équato-guinéennes ont nommé à titre provisoire l’entraîneur Casto Nopo en remplacement. Il sera épaulé par deux préparateurs physiques, Armando Norberto Micha et José Victor Nguema, ainsi que par Salvador Nchuchuma qui s’occupera des gardiens.