De notre envoyé spécial à Alexandrie,
Même avec une deuxième partie de saison compliquée, Berahino n’avait pas l’intention de manquer la CAN en Égypte. Le joueur de Stoke City s’est donc entraîné seul comme un « professionnel » avant de rejoindre la sélection nationale. Aujourd’hui, il est heureux de se retrouver dans cet hôtel à Alexandrie, attendant patiemment cette première confrontation avec le Nigeria. Les Hirondelles et lui marqueront évidemment l’histoire du football burundais avec cette première participation à la fête du football africain en phase finale.
La fuite vers l'Angleterre
La trajectoire de Saido Berahino n’a pas été sans embûche. À 19 ans, il était considéré comme une future star du foot évoluant en Premier League, ce championnat que tant de joueurs aimeraient rejoindre. Mais les aléas de la vie ont changé la donne. Sa carrière a connu des hauts et des bas. Il compte désormais faire son maximum pour briller avec les Hirondelles avant d’autres échéances. « Pour la première fois, la Fédération a mis toutes les chances de notre côté. Nous avons bien travaillé au Qatar », raconte celui qui avait inscrit un but face au Gabon dans le cadre des éliminatoires. Et les Panthères seront écartées définitivement lors de la dernière journée après la réalisation de Cédric Amissi. « Je suis très fier de mes coéquipiers », dit Berahino.
Enfant, Berahino, né à Bujumbura, avait fui son pays vers l’Angleterre alors que son père disparaissait d’une mort violente. Pudique, Saido Berahino ne commente pas ce passage délicat de la vie et l’histoire tourmentée du Burundi. Mais il assure que dans son for intérieur, il espérait un jour renouer avec son pays natal.
Après avoir porté le maillot de l’Angleterre chez les jeunes, il a désormais celui des Hirondelles sur les épaules avec le brassard de capitaine en prime. « On m’a annoncé que je le porterai juste avant que j’arrive au rassemblement au Qatar. Quelle émotion pour moi ». Il ajoute : « La première fois que j’ai joué au Burundi, c’était incroyable. Toute mon enfance remontait à la surface et je pensais à mon père. Je vais tout donner, car j’ai les couleurs du Burundi dans mon cœur. »
Rectifier son image de « bad boy »
Si Saido Berahino traîne derrière lui en Angleterre une image de « bad boy », en Égypte, le garçon a bien l’intention de redresser la barre. « Je ne veux plus faire d’erreur, car une carrière passe vite. Il faut s’appeler Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi pour durer longtemps. La concurrence est rude ». Aujourd’hui, Saido Berahino compte vivre un bon tournoi, s’en servir pour rebondir et quitter Stoke City, sans oublier au préalable remercier ses fans.
Avant d’affronter le Nigeria, sous les yeux de sa mère qui fera le déplacement, Saido Berahino ne semble pas si inquiet. « En Premier League il y a tellement de pression, d’attente, je ne veux pas être dans le doute », avoue celui qui avait inscrit son premier but en Premier League face à Manchester United à Old Trafford.
Propos recueillis par Hugo Moissonnier et Farid Achache