RDC: Arnaud Mwendy savoure son choix aux Jeux de la Francophonie

L’équipe des moins de 20 ans de la RD Congo s’est qualifiée aux dépens de la France pour les demi-finales des Jeux de la Francophonie 2017, ce 26 juillet à Abidjan. Un match particulier pour le milieu défensif Arnaud Mwendy, né à Paris mais qui a opté pour la RDC. A 19 ans, le désormais ex-joueur des Girondins de Bordeaux affiche de grandes ambitions avec les « Léopards ».

De notre envoyé spécial à Abidjan,

Alors que les Congolais exultent et exécutent le traditionnel « Fimbu » de la victoire, Arnaud Mwendy, lui, console les perdants du soir. Les moins de 20 ans de la RDC viennent en effet de battre ceux de France 2-1. Ils se sont qualifiés au passage pour les demi-finales des Jeux de la Francophonie 2017. Mais le natif de Paris n’oublie pas qu’il aurait pu être dans l’autre camp, ce 26 juillet à Abidjan.

« Je suis ému d’avoir joué contre mes potes », lâche ce milieu défensif formé aux Girondins de Bordeaux, qui peut aussi évoluer en défense centrale. « Je les connais depuis que je suis tout petit, comme Zaydou Youssouf ou le gardien de but et capitaine Gaëtan Poussin », ajoute-t-il.

Même s’il est un peu triste pour ses « copains », Arnaud Mwendy n’en est pas moins heureux. « C’est magique, c’est magnifique, lance-t-il. Je suis très fier d’avoir battu cette équipe de France bien qu’étant Français d’origine. Je suis très fier de mon équipe ».

Il n’a pas hésité à rejoindre l'équipe de RDC

Ce joueur polyvalent semble avoir rapidement trouvé ses repères chez les U20 de RDC. « Ce n’est que ma deuxième fois avec le Congo, raconte-t-il. J’avais eu une première sélection, lors d'un match face à l’Angleterre [en 2015, ndlr]. Ça s’était bien passé, donc j’ai retenté le coup une deuxième fois à l’occasion des Jeux de la Francophonie. Et ça se passe toujours super bien ».

Eric Tshibasu, son sélectionneur, confirme : « Il s’est vraiment bien intégré à l’équipe. Il a fait preuve de maturité et d’une capacité à s’acclimater qui nous ont fait plaisir. On avait un peu peur qu’il ait du mal à s’adapter parce que l’écrasante majorité de mes joueurs évolue au Congo ». Le coach poursuit : « Arnaud est un super joueur. On l’a sélectionné pour qu’il évolue surtout en tant que milieu défensif parce qu’il a des qualités techniques qui sortent un peu de l’ordinaire. Et il a une maîtrise dans le jeu qui nous aide beaucoup ».

Lors d’un match avec les jeunes bordelais, ces caractéristiques ont tapé dans l’œil des dirigeants de la Fédération congolaise qui l’ont donc sollicité. « Je n’ai pas hésité à venir et je ne regrette pas mon choix, souligne l’intéressé. Et l’équipe de France, ça ne venait (sic) plus ».

De grandes ambitions avec les « Léopards »

Arnaud Mwendy aurait pu attendre un signe des Bleus. Mais ce n’est pas le genre du garçon, visiblement. « J’étais pressé de représenter une nation et de disputer soit des Mondiaux, soit la CAN, explique-t-il. Je suis un grand compétiteur et je n’aime pas attendre ».

Y compris que la porte de l’équipe nationale A s’ouvre devant lui. « Le sélectionneur veut m’intégrer dans le groupe en vue des qualifications pour la Coupe du monde 2018, assure-t-il. Florent Ibenge compte sur moi. Il me l’a dit ».

« Ça dépendra de lui en club, tempère Eric Tshibasu. On le lui a expliqué. En équipe nationale, on lui met une pression pour qu’il réussisse en club ».

Un nouveau club ?

En club justement, l’avenir d’Arnaud Mwendy ne semble plus s’inscrire aux Girondins. « J’ai fait le choix de partir, annonce-t-il. Il y avait des malentendus avec les dirigeants de Bordeaux. Là, c’est la période des transferts. Je vais débuter avec un nouveau club après les Jeux de la Francophonie ».

On lui fait remarquer que des recruteurs de l’AS Monaco, du RC Strasbourg et de Manchester United étaient dans les tribunes du Stade Robert Champroux d’Abidjan. Il répond avec aplomb, au sujet du nom de son futur club : « C’est secret ! Je l’annoncerai sur mes réseaux sociaux ! »

Dans tous les cas, ce devrait être dans une ville très différente de Kinshasa qu’Arnaud Mwendy a découvert juste avant les Jeux de la Francophonie 2017. « J’ai dû m’adapter à certaines situations que je ne connaissais pas en France, sourit-il. Il y a une très forte population. Au niveau des sensations, ça m’a fait bizarre. Il y a moins d’oxygène. Les odeurs sont différentes. Les gens sont très pressés. Mais j’ai su trouver mes marques », conclut celui qui affiche déjà une grande assurance à 19 ans.

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