Vendredi 24 février 2017, après Bamenda et Douala, le trophée de la CAN de football a fait escale à Buéa, capitale de la région Sud-Ouest du Cameroun. La coupe était portée par l'attaquant Ndip Tambe, seul Lion indomptable qui a pu prendre part à la caravane. A Tiko, Limbé ou Buéa, le public a répondu présent par milliers.
Le pari était loin d’être gagné d’avance. Deux jours plus tôt, dans cette région déjà marquée par des séries d'opérations « ville morte » et des revendications bruyantes sur le retour au fédéralisme, une nouvelle poussée de fièvre avait opposé des jeunes de la localité aux forces de l’ordre camerounaises.
L’humeur des populations du Sud-Ouest n’était donc pas spécialement à la fête, mais le trophée de la Coupe d'Afrique des nations a opéré sur place comme un antalgique. Mieux encore, l’étape de Buéa a permis aux autorités de convoquer l’esprit des « Lions » pour aplanir les différends politiques.
Ndip Tambe, fils de la région et jeune avant-centre des Lions indomptables et du club slovaque FC Spartak Trnava, y est aussi allé de son mot d’apaisement. Il a appelé les parents à laisser les enfants retourner à l’école, pendant que le maire de Buéa reprenait à son compte un discours répété à l’envi à Yaoundé : « Le Cameroun est un et indivisible. »
Dans cette euphorie, les uns et les autres se sont donné rendez-vous pour lundi prochain, histoire de bien apprécier l’impact de cette escale à Buéa du trophée de CAN. Lundi est en effet supposé être une nouvelle journée « ville morte ».
→ À relire : Le trophée de la CAN en tournée dans les zones anglophones en crise au Cameroun.