CAN 2017: sur un air de revanche pour la Tunisie

Après un quart de finale face à la Guinée équatoriale qui avait viré au fiasco en 2015, la Tunisie est de retour en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. Les Aigles de Carthage qui affrontent le Sénégal dimanche 15 janvier auront-ils en tête cet épisode douloureux ? A moins qu’ils ne s’en servent pour se transcender.

Franceville, envoyé spécial

On se souvient d’Aymen Abdennour ou encore de Wahbi Khazri fous de rage dans le stade de Bata lors du quart de finale perdu face à la Guinée équatoriale en 2015. Un penalty inexistant dans les arrêts de jeu avait électrisé la rencontre alors que la Tunisie menait 1-0. Balboa, auteur de l'égalisation, inscrivait ensuite un splendide coup franc qui offrait une inédite place dans le dernier carré au pays-hôte de cette CAN 2015.

Un jour de cauchemar

Par la suite, la Confédération africaine de football avait suspendu l’arbitre pendant six mois et la Tunisie était sommée de s’excuser après des propos considérés irrespectueux, sous peine d’être exclue de la CAN 2017. Un chiffre illustrait alors bien les interrogations concernant l'impartialité de l'arbitrage de ce match : 32 fautes sifflées contre les Tunisiens à la fin du temps réglementaire, contre 8 pour la Guinée équatoriale.

« On s’est fait escroquer et c’est tout un pays qui est énervé. On s’est fait avoir par l’arbitre et par la Confédération africaine de football », disait à l’époque Bilel Mohsni. « Ce n’est pas normal. C’est un point d’interrogation. Je crois qu’Issa Hayatou [le président de la CAF] ne peut plus rien pour le football africain. Il faut qu’il s’en aille. C’est un foot misérable. L’arbitre a tout fait pour que la Guinée équatoriale gagne. C’est un football misérable », vociférait Ahmed Akaichi.

La Tunisie a beaucoup appris en Guinée équatoriale

Aujourd’hui, les Aigles de Carthage ont pris leurs quartiers à Bongoville. Ils s’entraînent dans la quiétude avant leur première confrontation face au Sénégal. L’ambiance semble au beau fixe malgré un Wahbi Khazri loin de son pic de forme.

Henri Kasperczak, le sélectionneur de la Tunisie, salue la « bonne préparation de son équipe avec quatre matches amicaux » et assure que ses joueurs seront au rendez-vous, même si les quatre équipes qui s’affronteront à Franceville, pour le compte du groupe B, « se valent ». Selon le doyen des sélectionneurs de cette CAN, l’élimination douloureuse de 2015 peut motiver encore plus les joueurs, mais ce ne sera pas l'essentiel.

« En 2015, nous étions au bord de la demi-finale, mais ce penalty a tout gâché », confie Wadie Al Jary, président de la Fédération tunisienne de football. « Je crois sincèrement qu’il y aura un esprit de revanche car le groupe a l’impression de s’être fait voler », annonce celui qui évoque encore un « coup de sifflet injuste ».

Wadie Al Jary assure que la Tunisie a beaucoup appris ce jour-là. L’énervement des joueurs et la tension dans le stade resteront comme de mauvais souvenirs dans l'histoire de la CAN. « On était tous convaincus que même si l’on jouait des heures de suite, nous allions tout de même perdre ce match », conclut-il.

La Tunisie sur une bonne dynamique


Si la Tunisie
peut se reprocher l’excitation nerveuse exagérée après ce penalty, aujourd’hui, elle arrive dans un nouveau tournoi et devrait utiliser ses grandes forces : un groupe homogène, une défense en béton et un nouveau mental. La Tunisie est en tête de son groupe dans la course aux éliminatoires du Mondial 2018, un parcours idéal pour la confiance. Lors des trois derniers matches face aux Lions de la Téranga, les Aigles de Carthage affichaient une victoire et deux nuls. Un ascendant psychologique important...

Selon un confrère tunisien, l’équipe nationale n’a pas la même pression que ses concurrents directs. Il avance : « En Tunisie, les gens se mettent volontiers devant la télévision les jours où les Aigles jouent. Mais peu importe le résultat, ils ont d’autres chats à fouetter ! » Cela en référence aux années compliquées que traversent ses compatriotes.

« On voudrait bien commencer par une victoire. On sait que ce sera difficile face à une Tunisie capable de tout », concède l’international sénégalais Kalidou Koulibaly, pensionnaire de Naples, qui va vivre sa première CAN.


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