RFI : Ibrahima Traoré, le Borussia Mönchengladbach est assuré de disputer au moins les barrages d’accès à la Ligue des champions, la saison prochaine. Quel est l’état d’esprit au sein de votre club, à deux journées de la fin du Championnat d’Allemagne (Bundesliga) ?
Ibrahima Traoré : On est très serein. On est conscient de ce qu’on a réussi depuis le début de la saison. On doit juste finir le boulot. Il nous reste 2 points à prendre lors des deux derniers matches (pour finir parmi les trois premiers au classement et s’assurer ainsi une qualification directe en phase de groupes de la Ligue des champions, Ndlr). On a une différence de buts favorable. Donc, on est détendu.
On sait que personne ne nous voyait arriver là. Mais nous, on était convaincu de pouvoir le faire. C’est pour ça que beaucoup de joueurs ont signé dans ce club. Il a une progression assez impressionnante, pour ceux qui suivent ce club et le football allemand. […]
Le Borussia Mönchengladbach, où vous avez signé en avril 2014, va sans doute disputer la phase de groupes de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire. Que ressentez-vous ?
On sait que c’est quelque chose d’historique pour le club. En tant que joueurs, on a envie d’écrire cette histoire, de faire partie de l’équipe qui aura qualifié le Borussia pour la phase de poules.
En plus, la plupart d’entre nous n’a jamais disputé la Ligue des champions. Ou alors très peu. Pour nous aussi, ce serait une très bonne expérience. On veut tous y participer. C’est quelque chose d’exceptionnel. On en est conscient. (…)
Comment expliquez-vous cette montée en puissance du Borussia depuis quatre ou cinq saisons ?
C’est simple, c’est dû à deux hommes. Tout d’abord le directeur sportif du club, Max Eberl, qui est arrivé à un moment où ça n’allait pas du tout [en octobre 2008, alors que le club venait de remonter en première division, Ndlr]. Puis il a pris Lucien Favre comme entraîneur, lorsque le club était relégable [en février 2011] et que tout le monde voyait déjà le Borussia en deuxième division. Le coach a maintenu le club, puis la saison suivante il l’a qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des champions (1). Depuis, le club a participé à la Ligue Europa.
Le Borussia Mönchengladbach vous semble-t-il capable de rivaliser sur la durée avec des clubs plus huppés comme Wolfsburg, Leverkusen, le Borussia Dortmund, voire le Bayern Munich ?
Financièrement, ce n’est pas possible. Ces clubs ont une marge d’avance en la matière qui sera difficile à combler. On sait que l’aspect financier est très important en football.
Mai sur le plan sportif, c’est tout à fait possible. On n’a pas les mêmes moyens qu’eux, pourtant cette année on est là où on mérite d’être, vu notre saison. On a gagné contre toutes ces grosses équipes. Ça prouve qu’on mérite d’être là.
Comment jugez-vous votre première saison au Borussia ?
C’est une bonne saison, positive. Il y a eu la Coupe d’Afrique et ses éliminatoires qui m’ont un peu coupé dans mon élan. Mais sinon, j’ai eu du temps de jeu. Bien sûr, j’aurais aimé jouer davantage. Mais pour la prochaine saison, je suis confiant. […] Je vois qu’ici, j’ai le soutien de tout le monde, notamment des supporters qui m’aiment beaucoup.
Ça fait presque dix ans que vous êtes en Allemagne. Avez-vous songé à un retour en France, où vous êtes né, ou à une nouvelle expérience dans un autre championnat européen ?
Je me sens très très bien en Allemagne. J’ai reçu des sollicitations concrètes d’Espagne, d’Angleterre et de France. Mais, pour moi, la Bundesliga a rattrapé la Premier League au niveau du spectacle et de la qualité des stades.
Je ne vois donc pas de raison de partir. Surtout que j’évolue dans un club ambitieux, qui joue les premiers rôles et qui a de grandes chances de se qualifier directement pour la Ligue des champions.
(1) Les Allemands avaient été éliminés en barrages par le Dynamo Kiev.