De notre envoyé spécial à Malabo,
La voix est encore un peu hésitante, comme quelques-unes de ses interventions sur le terrain. Mais, à 20 ans, Eric Bertrand Bailly, semble incarner l’avenir de l’équipe de Côte d’Ivoire en défense, un secteur de jeu qui a posé de très gros problèmes durant les éliminatoires de la CAN 2015.
Bailly n'a pas vécu cette galère. Le voilà pourtant titulaire durant cette Coupe d’Afrique des nations. Le joueur se sent donc chanceux d’être déjà là, à la veille d’un match face au Mali. « Etre dans cette équipe, ça fait énormément plaisir, souffle-t-il. A 20 ans, faire partie de l’effectif d’une équipe comme celle de la Côte d’Ivoire, c’est un rêve qui se réalise déjà. Je pense que c’est par le travail et par l’humilité que j’ai intégré cette équipe ».
La pression est énorme sur les épaules du joueur de l’Espanyol Barcelone (Espagne). D'autant qu'il fait parti d'une défense renouvelée avec Serge Aurier à droite, le jeune Wilfried Kanon à gauche, et surtout Kolo Touré dans l’axe. « Je pense que ça se passe bien pour le moment, lâche Bailly. Lors de la préparation, on a disputé deux matches amicaux durant lesquels j’étais titulaire avec ces trois joueurs. L’expérience de Kolo Touré, que tout le monde connaît, nous aide beaucoup. La stratégie du coach, sa manière de positionner la défense, ça nous aide beaucoup aussi ».
« Il nous apporte surtout sa vitesse »
Hervé Renard, qui a lancé Eric Bailly en équipe nationale à la surprise générale, jette un regard bienveillant sur le garçon assis à côté de lui, en conférence de presse. « Je le suis depuis le mois d’août, souligne l’entraîneur. Lorsqu’un jeune joueur commence à jouer au plus haut niveau, on se demande s’il va être prêt. Au fil des mois, je me suis aperçu qu’il réalisait de belles performances avec son club, l’Espanyol Barcelone. Il a tout à fait mérité sa place ici ».
Le Français ajoute : « Il faut bien préparer l’avenir, à un moment donné. Je pense que ça va lui apporter énormément de disputer cette compétition en tant que titulaire. Il nous apporte surtout sa vitesse. Pour un jeune de 20 ans, dans les duels, il fait preuve de beaucoup de détermination. »
Bref, celui qui avait failli signer à la Juventus Turin (Italie) est le bon complément d’un Kolo Touré expérimenté mais devenu un peu plus lent, à 33 ans. « J'ai déjà dit à Eric qu’il devait progresser dans la relance parce qu’il est capable de faire beaucoup mieux que lors du premier match, face à la Guinée, souligne Hervé Renard. Même s’il a fait un très bon match. Donc, on va lui fixer des objectifs un peu plus élevés encore ».
Face au Mali, ce 24 janvier à Malabo, Eric Bailly devra encore faire des progrès énormes. Et vite, car la Côte d’Ivoire n’a pas le temps, durant cette CAN 2015.