« Au premier tour on choisit, au deuxième tour on élimine », a-t-on coutume de dire à propos de l’élection à la présidence de la République française. Eh bien c’est tout le contraire en ce qui concerne la Fédération ivoirienne de football dont le Comité exécutif s’est prononcé hier soir lundi sur les noms qu’elle avait retenus parmi les trente-sept qui s’étaient présentés pour prendre la suite de Sabri Lamouchi au poste de sélectionneur, ce dernier étant parti de lui-même après la douloureuse élimination de la Coupe du monde au Brésil (1 victoire, 2 défaites).
Avantage à Renard et à José Manuel
Ce Comité exécutif composé de cinq membres (le président Benjamin Djédjé Sory Diabaté, Yao Roger, Yao Martial, Cyrille Domoraud) a donc écarté 32 candidats parmi lesquels ont trouve quelques recalés célèbres comme l’Italien Giovanni Trapattoni (ex-Juve et Eire entre autres), le Portugais Paulo Duarte (ex-Burkina Faso) et le Serbe Milovan Rajevac (ex-Ghana) ainsi que les six entraîneurs ivoiriens qui avaient postulé, dont Alain Gouaméné (48 ans), vainqueur de la CAN 1992 avec les Eléphants au poste de gardien de but et François Zahoui, qui a déjà occupé le poste de 2010 à 2012.
Affinité linguistique oblige, il ya quatre français parmi les cinq retenus qui sont, par ordre alphabétique, Frédéric Antonetti (ex-Rennes), Luis Fernandez (ex-PSG), Francis Gillot (ex-Bordeaux) et Hervé Renard (ex-Sochaux). Le cinquième est un Portugais, Manuel José De Jesus, retenu sur la foi de sa bonne connaissance du contexte africain grâce aux quatre Ligues des champions d’Afrique remportés à la tête du National du Caire (Al-Ahly) en 2001, 2005, 2006 et 2008.
Même s’il ne faut préjuger de rien car les prétentions financières des candidats et leurs besoin logistiques peuvent entrer en ligne de compte, c’est sans doute le Portugais, à égalité avec Hervé Renard, qui semble avoir le plus de chances de s’asseoir sur le banc ivoirien après Lamouchi. Vainqueur de la CAN 2012 à la surprise générale avec la Zambie aux dépens de …la Côte d’Ivoire en finale, Renard a failli sauver Sochaux de la relégation en Ligue 2 après avoir hérité d'une équipe qui ne comptait que 5 pts à la 9e journée. Malgré leur expérience, ni Antonetti, ni Fernandez, ni Gillot n’ont entraîné en Afrique jusqu’à présent, ce qui constitue forcément un handicap.
Avant le 31 juillet
La date butoir du 31 juillet a été fixée pour la nomination du nouveau sélectionneur, lequel aura un mois à peine pour superviser ses troupes et dégager une équipe avant la première confrontation dans la phase de poule de qualification à la CAN 2015 le 5 ou le 6 septembre face à la Sierra Leone ou les Seychelles dans un groupe D qui comprend deux autres adversaires de poids : la RD Congo et le Cameroun. Recalé à l’écrit, Alain Gouaméné pourrait être repêché à l’oral car le Comité exécutif a fait savoir que le futur sélectionneur aura obligatoirement un adjoint ivoirien à ses cotés, un poste qui devrait donc échoir à Gouaméné.