La violence dans le football marocain se banalise et elle a atteint son paroxysme le soir du 11 avril 2013. Des hordes de hooligans s'étaient déversées aux abords du stade Mohamed V avant le match entre le Raja Casablanca et les FAR de Rabat. Les échauffourées entre les supporters de chaque camp ont dégénéré en prenant aussi les commerces pour cibles, principalement sur le boulevard Mohamed V et l’avenue du Prince Moulay Abdellah, des artères très fréquentées à Casablanca. C’est pourquoi l’opinion publique a vécu ces scènes comme un véritable choc. Il y avait de quoi, entre les agressions à main armée, les casses des magasins et du mobilier urbain, et les vols. Plus de 500 cas graves.
Une première au Maroc
Le procès qui s’est ouvert ce mardi 23 avril se veut exemplaire, à la hauteur de l’attente de l’opinion publique. D’abord par ses dimensions. Plus de 200 personnes sur les bancs des accusés. 157 majeurs et quelques 70 mineurs qui seront jugés pour leur part à partir du 21 mai. Un procès sévère ensuite par la qualification des faits. La quasi-totalité des personnes interpellées a été inculpée de crimes relevant du code pénal, ce qui est bien plus grave que la qualification des violences commises en lien avec des manifestations sportives. D’où un procès organisé par la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca, une première de ce genre au Maroc. Les sanctions encourues devant cette juridiction vont en effet de cinq ans à la réclusion perpétuelle. Cependant, selon les commerçants de la ville, la solution ne passera par des peines sévères mais par le déplacement du stade à la périphérie de Casablanca.