Guinée-équatoriale-Libye, c’est le match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations 2012 de football, ce 21 janvier à Bata à 18h30 TU. On n’oserait pas dire « l’affiche » car cette rencontre va opposer la sélection libyenne, 63e équipe au classement Fifa, à celle équato-guinéenne, 151e du même classement.
Même sur la scène africaine, les deux équipes sont peu connues. Et pour cause : le Nzalang nacional dispute sa première phase finale tandis que les Chevaliers de la Méditerranée jouent leur troisième CAN après celle de1982, à domicile, et celle de 2006 en Egypte.
Autre point commun : les deux équipes nationales sont dirigées par deux entraîneurs brésiliens, illustres inconnus sur la scène africaine : Marcos Paqueta pour la Libye et Gilson Paulo pour la Guinée équatoriale.
Omerta autour du Nzalang
Jusqu’au 21 décembre, Henri Michel entraînait le Nzalang. Le Français, lassé par les pressions politiques et les ingérences dans son travail, a rendu son tablier. Depuis, les dirigeants du football équato-guinéen ont verrouillé la communication, interdisant quasiment aux joueurs de s’exprimer dans les médias.
Ceux-ci ont pourtant envie d’évoquer leur plaisir de disputer une CAN. « C’est un événement grandiose pour le football africain, s’émerveille Narcisse Ekanga. L’attaquant camerounais, fraichement devenu équato-guinéen, a envie de vivre pleinement cette CAN 2012 malgré les polémiques qui entourent l’équipe fanion et ses nombreux naturalisés. « Beaucoup de personnes comptent sur nous, pas seulement en Guinée équatoriale mais dans toute l’Afrique centrale que nous représentons avec les Gabonais. »
Les Libyens pour le peuple
Chez les Libyens, l’envie de bien représenter les couleurs est également forte. Pour cause de guerre en 2011, l’équipe libyenne n’a quasiment pas joué à domicile durant les éliminatoires. Elle s’est pourtant qualifiée avec la manière et nourrit de gros espoirs pour cette CAN 2012. Elle sera favorite face au Nzalang, moins expérimenté.
« Nous, les joueurs, nous nous sommes regroupés, nous avons parlé entre nous, car nous voulons faire quelque chose de grand pour le pays, confie le milieu de terrain Djamal Mahamat. Nous voulons que le monde entier voit qu’il n’y a pas que la guerre en Libye. » Le match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations servira de vitrine à deux football méconnus.
De notre envoyé spécial à Bata
Propos recueillis par Fabien Essiane et Eric Mamruth.