RFI : Bruno Ecuele Manga, vous êtes un des rares cadres à évoluer dans un grand championnat d’Europe. Quel est votre rôle au sein de l’équipe du Gabon ?
Bruno Ecuele Manga : Dans la sélection, je ne fais pas parti des anciens. Mais mes performances en sélection ne m’autorisent plus à rester en retrait. Mon rôle, c’est d’apporter ma petite expérience, mon savoir, ma détermination. J’essaie aussi de parler aux jeunes du groupe, d’être toujours disponible pour mes coéquipiers.
RFI : Didier Ovono, votre gardien de but, et vous-même, allez être très sollicités pour stopper les attaquants tunisiens et marocains. Comment appréhendez-vous ce défi ?
Bruno Ecuele Manga : Il n’y a pas d’appréhension particulière à avoir. C’est tout le collectif qui sera sollicité. On sait déjà à quoi s’attendre avec les équipes en face. On va s’accrocher et garder l’envie affichée durant les matches de préparation pour faire de bons résultats.
RFI : L’équipe du Gabon ne dispute que des matches de préparation depuis deux ans. Du coup, comment déterminer la valeur des Panthères ?
Bruno Ecuele Manga : C’est un inconvénient mais on s’est très bien préparés. Chaque joueur est en bonne position dans son club et joue régulièrement. On devra faire le maximum avec la pression des supporters, de tout un peuple. On veut leur donner envie de venir au stade pour nous voir gagner.
RFI : Gernot Rohr, le sélectionneur de l’équipe du Gabon, a remarqué un manque de motivation durant la préparation pour la CAN 2012. Y a-t-il un risque d’implosion dans le groupe ?
Bruno Ecuele Manga : Non, on s’est toujours bien comportés. Et on s’entend très bien sur et en-dehors du terrain. Après, c’est vrai que les matches amicaux, c’est un peu particulier… Avec le calendrier international, c’était difficile de trouver des adversaires disponibles, des gros matches. Là, on est conscients de ce qui nous attend, ce qu’on doit faire.
RFI : Gernot Rohr a estimé que l’équipe du Gabon n’avait pas été gâtée avec la Tunisie, le Maroc et le Niger, dans sa poule. Qu’en pensez-vous ?
Bruno Ecuele Manga : C’est vrai qu’on espérait mieux. La Tunisie et le Maroc, ce sont de grosses équipes. Il y a aussi le Niger qui dispose d’un bon collectif. Il ne faudra négliger aucun adversaire. Et comme on dit, « ce qui est fait est fait ». Avec du sérieux et de la détermination, ça passera.
RFI : Quel impact le succès des moins de 23 ans au Championnat d’Afrique U23 peut avoir sur l’équipe fanion du Gabon ?
Bruno Ecuele Manga : On a un peu la pression par rapport aux moins de 23 ans qui ont gagné la compétition et se sont qualifiés pour les Jeux olympiques 2012. On nous demande de faire aussi bien qu’eux. Ne pas franchir le premier tour serait catastrophique. Surtout au vu des efforts consentis par le Gabon pour coorganiser cette CAN 2012.
RFI : Evoluer à domicile devant son public, est-ce un avantage ou un inconvénient ?
Bruno Ecuele Manga : Un peu des deux. L’inconvénient, c’est la pression, l’obligation du résultat. L’avantage, c’est le soutien des Gabonais, de tout un peuple.
RFI : Finir parmi les deux premiers avec autant de joueurs du championnat gabonais, est-ce jouable ?
Bruno Ecuele Manga : Bien sûr. Les joueurs locaux ont envie de se montrer durant cette CAN 2012. Collectivement, on fera la différence.
Tous propos recueillis par Nasser Mabrouk