RFI : Mohamed Fofana, comment va se dérouler la préparation de l'équipe du Mali pour cette CAN 2012 ?
Mohamed Fofana : Nous avons rendez vous le 9 janvier à Bamako. Ensuite, il est prévu que nous nous rendions au Togo du 11 au 19 janvier avant de prendre nos quartiers au Gabon (à Franceville).
RFI : Vous allez participer à votre première CAN. Il y a quelques mois vous n’étiez pas décidé à jouer pour les Aigles. Qu’est ce qui a fait pencher la balance en leur faveur ?
Mohamed Fofana : Ma décision était prise depuis un moment. Je voulais d’abord privilégier ma vie sportive au club (au Toulouse FC). Ce n’était qu’une question de timing. Je voulais tenter l’expérience internationale. Le temps filait et je ne pouvais pas passer à coté. Il y avait déjà eu un match amical en novembre 2010. J’avais prévu d’y aller mais je m’étais blessé. Et en début de saison dernière, ma décision a été prise d’intégrer la sélection.
RFI : Vous avez fait vos premiers pas en équipe nationale et dans le foot africain, comment cela s'est il passé ?
Mohamed Fofana : Pas très bien. C’était compliqué ! Lors de ma première convocation, je me suis blessé à l’entraînement, la veille du match. Je n'ai pas pu participer à la victoire qui reste quand même un bon souvenir. Pour mon deuxième rassemblement, la préparation s’est bien déroulée. J’ai eu le bonheur de débuter contre le Zimbabwe mais je suis sorti à la mi-temps sur blessure. Nous avons d’ailleurs perdu ce match, 2-1. Je ne garde donc pas un très bon souvenir de mes premiers pas en sélection. Mais depuis, j'ai enchaîné les matches sans blessures ni pépins. Et il y a eu cette qualification pour la CAN 2012.
RFI : Est-ce difficile d’arriver dans une équipe où il y a peu de cadres suite au retrait d'un Frédéric Kanouté ou à l'absence d'un Mahamadou Diarra ?
Mohamed Fofana : On est un peu déçu car ce sont de grands joueurs. Maintenant, c’est une nouvelle génération. Il y a de jeunes joueurs qui ont de la qualité. Ce n’est pas difficile de s’y intégrer. Nous sommes une équipe en reconstruction. A l’avenir, on peut faire de très bonnes choses.
RFI : Que peut espérer une équipe en reconstruction durant cette CAN 2012 ?
Mohamed Fofana : Il y a des favoris. Nous n’en faisons pas partie. Nous n’avons rien à envier aux autres mais tout reste jouable. Nous avons un groupe difficile avec le Ghana, la Guinée et le Botswana. Nous ne nous positionnons ni en victimes ni en outsiders. Le Ghana est le favori pour cette CAN 2012. Si on peut prendre la première place on la prendra. L’objectif est de se qualifier pour la suite.
RFI : Le premier match contre la Guinée, comment l'appréhendez-vous ? Faut-il absolument le gagner ?
Mohamed Fofana : Il est toujours important de s’imposer lors du premier match. Si on perd ce ne sera pas catastrophique. Si on veut être en confiance et bien commencer le tournoi, en revanche, il est préférable de le gagner pour nous lancer et bien entamer ces matches de poules.
RFI : Gardez vous un souvenir fort de la CAN en tant que supporter ou spectateur ?
Oui ! La CAN 2002. Je m’en souviens très bien car elle se déroulait au Mali. Je l’ai regardée à la télévision. L’équipe avait fait un très bon parcours. On était arrivés demi-finales. L’été d’après, je suis descendu au pays. On ressentait encore l’engouement. Le peuple était très fier même si on aurait préféré la gagner. Nous avons perdu contre le futur vainqueur, le Cameroun (0-3). Depuis l’édition 2002, je suis attentivement la compétition. Je me souviens qu’en 2004, les Aigles avaient atteint le dernier carré. Ils s’étaient fait battre contre le Maroc, 4-0.
RFI : Que ressentez vous à l’idée de participer à votre tour à une compétition suivie partout dans le monde ?
Mohamed Fofana : C’est très excitant et bizarre. Je me suis dit qu’il y a 2 ans, j’aurais pu y aller. Le sélectionneur de l’époque, Stephen Keshi, était venu me voir avant la compétition pour me convaincre d'y aller. J’avais décliné l’offre car j’avais une très belle opportunité en club de pouvoir jouer. Je ne me sentais pas encore prêt à tout lâcher car j’avais la chance de m'imposer à Toulouse. Deux ans après, je me dis que c’est enfin parti pour connaître ma première compétition internationale.
Tous propos recueillis par David Kalfa