A moins 72 heures du coup d’envoi, est-ce que vous savez si le match Guinée-Nigeria de dimanche aura lieu (1) ?
A l’heure où je vous parle (Ndr jeudi en fin d’après midi), on n’a pas encore véritablement la réponse. La FIFA a pris une sanction, la CAF a envoyé un courrier notifiant que le match était suspendu. Maintenant, un nouvel ordre peut être donné si la FIFA lève la suspension. On est dans l’attente. On a suivi l’actualité et on a vu que le gouvernement nigérian avait accédé aux demandes de la FIFA et que la suspension était peut-être « levable ». Donc, on attend...
C’est l’incertitude la plus totale....
Oui. Et pour la préparation, c’est toujours perturbant. Maintenant, le discours que je tiens aux joueurs, c’est qu’on jouera dimanche. Donc, on se prépare comme si le match allait avoir lieu.
Les joueurs, comment réagissent-ils ?
Il faut surtout qu’ils évitent de se déconcentrer et de se démobiliser. Maintenant, les heures passent et les jours se suivent. Si on apprend que la suspension est levée, il ne faut pas qu’on soit surpris.
Qu’est-ce que ça change dans votre mode de fonctionnement ?
Dans notre travail, ça ne change rien parce qu’on a toujours cet objectif de jouer le match dimanche. Jusqu’à preuve du contraire, on continue comme si de rien n’était. Nous sommes arrivés à Abidjan lundi soir pour nous préparer comme c’était prévu. Trois joueurs nous ont rejoint mardi et nous sommes au complet.
C’est quand même dommage que cela arrive pour un match aussi crucial même si, évidemment, tous les matchs comptent dans une poule à quatre équipes...
Oui, c’est vraiment un mini-championnat avec un nombre de matchs très réduit. On a préparé cette rencontre avec le plus grand soin. Pour nous, il s’agit de rencontrer le favori du groupe dans la perspective de jouer la qualification en visant la première place. C’est un rendez-vous très important pour nous...
Qu’aviez vous retiré de la victoire en Ethiopie de la première journée ?
Les trois points car ce n’est jamais évident de gagner à l ’extérieur en Afrique. Après, sur le contenu du match, on a su être réalistes mais il y a beaucoup de choses à corriger. Il ne faut pas se taper sur le ventre et se prendre pour d’autres. Le travail continue. Il y avait beaucoup de réglages à peaufiner pour la suite.
Y a-t-il eu beaucoup de changement en Guinée depuis votre premier passage en tant que sélectionneur de 2002 à 2004 ?
Au niveau des dirigeants, j’ai retrouvé les mêmes personnes. Maintenant, c’est vrai qu’il y avait besoin de repartir sur de nouvelles bases après la dissolution de l’équipe nationale. Il y a un groupe en reconstruction et c’est ce à quoi je m’attelle. Mais on est toujours pris entre deux feux : le travail sur le moyen terme et l’urgence du résultat à court terme puisque l’objectif que nous avons, c’est de nous qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations.
Vous avez votre onze de départ en tête si le match a lieu. Ou y a-t-il des incertitudes ?
Il ya un petit doute avec Larsen Touré qui soigne encore une petite entorse à la cheville qui date de son dernier match avec Brest à Monaco. Il faut voir le temps qu’il va mettre à récupérer.
Quelle est la date-butoir pour connaître la tenue ou non du match contre le Nigeria ?
A mon avis au plus tard demain soir (ce vendredi). Après, il y a quand même une logistique dont il faut tenir compte avec le déplacement des arbitres, des officiels de la CAF etc. J’imagine que d’ici demain vendredi la décision sera prise.
C’est la première fois que vous êtes confronté à ce type de situation ?
Oui, c’est vraiment la première fois. Ce n’est pas une situation plaisante mais on la prend avec philosophie. Nous, on est des compétiteurs. Je sais que cette mesure de suspension, elle est difficile aussi pour les joueurs nigérians, pour le staff technique et pour tous les Nigérians qui supportent leur équipe nationale. Ce qu’on souhaite, c’est de pouvoir en découdre sur le terrain.
Ce que vous redoutez le plus chez les Super Eagles, c’est leur fort potentiel offensif ?
Oui mais pas seulement. C’est une équipe toujours difficile à manier. Ils ont une stabilité défensive également, avec un bon gardien, une bonne charnière centrale, des joueurs de qualité, de grosses personnalités qui jouent au plus haut niveau. C’est une équipe qui est dangereuse dans toutes ses lignes. Martins et Odemwingie sont des joueurs qui peuvent faire la différence àchaque instant. Il faudra rester très vigilants à tout moment.
(1) la FIFA a suspendu lundi 4 octobre le Nigeria de toute compétition internationale pour cause d'ingérence du pouvoir politique dans le football.