Les déclarations de l’Elysée sur le nord du Mali inquiètent Pascal Lupart, président du Comité de soutien aux deux otages français de Hombori au Mali : « Si on a l’intention d’avoir une position très ferme sur les leaders d’al-Qaida, est-ce qu’on a prévu de faire quelque chose en simultané pour les otages parce que, à partir de ce moment-là, ils ne sont plus en danger de mort mais ils sont directement condamnés ».
Un sentiment partagé par Jean-Pierre Verdon. Il pense à son fils, Philippe, jour et nuit : « On est complètement habité par ce problème. On a cessé de vivre de manière normale depuis cette chose-là et nous sommes en tension permanente. On vit avec un téléphone à la main ».
Jean-Pierre Verdon est fébrile, car les négociations semblent au point mort avec les ravisseurs : « Il semblerait que cette katiba n’ait pas exprimé de manière claire ce qu’elle veut. On sait que les services de l’Etat ont essayé d’envoyer des messagers pour jeter un pont. On sait que ces messagers ont rencontré les ravisseurs. Ces négociations sont entrées dans les faits il y a quelques mois, elles se poursuivent, mais sans que rien de significatif ne soit intervenu ».
La détermination du président français
Le père de Philippe Verdon craint aussi que Paris ait l’oreille de la Mauritanie et l’Algérie, deux pays qui appellent à ne plus verser de rançons aux preneurs d’otages : « On sait qu’il y a eu une série de pressions à l’international pour arrêter le paiement des rançons parce qu’on sait que ça "réhydrate" les gens qui nous sont opposés ».
A la question sur l'éventuel refus de payer les rançons par Paris, Jean-Pierre Verdon reste dans le doute : « On n’en sait rien. D’après les déclarations qui sont faites, on a vraiment le sentiment qu’il y a un bras de fer qui s’est installé ».
Les familles des otages, cela dit, ne remettent pas en cause la détermination de François Hollande. Le président français leur a assuré qu’il suivait personnellement leur dossier.