Coronavirus: les conséquences économiques de l’épidémie en Afrique

En Éthiopie, un premier cas de COVID-19a été détecté vendredi. Il s'agit, selon le ministère de la Santé, d'un Japonais de 48 ans qui est arrivé le 4 mars dans le pays. Les 25 personnes avec qui il a été en contact sont surveillées par les autorités. L’Éthiopie, qui est l'un des pays du continent à avoir annoncé des mesures de soutien budgétaire afin de faire face à la pandémie: 300 millions de birrs ont été débloqués, soit un peu plus de 8 millions d'euros. Le Ghana et le Sénégal ont également fait ce type d'effort. Une bonne chose du point de vue de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique. La CEA qui a fait le point sur les conséquences du nouveau coronavirus.

Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Vincent Dublange

Le continent est moins touché par le virus, mais son économie va en subir les répercussions. C'est la conviction martelée par Vera Songwe. La secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique présente les calculs de ses équipes : la croissance économique devrait se situer à 1,8% au lieu des 3,2% envisagés jusqu'ici.

Investir dans le made in Africa

Les plus pauvres seront les plus fragiles. D'où l'importance de prendre des mesures rapides, en commençant par réorienter des dépenses budgétaires vers les secteurs social et de la santé.

« Est-ce qu’on peut couper certaines dépenses ? s’interroge Vera Songwe. Ce serait une première sortie. Deuxième sortie : ce serait éventuellement de stimuler l’économie, ce qui va entraîner un déficit plus large ».

Le problème est que certains pays sont déjà très endettés.

Les exportateurs de pétrole vont par ailleurs perdre beaucoup d'argent avec la chute des prix du brut. 19 milliards de dollars rien que pour le Nigeria. 65 milliards pour les producteurs d'or noir du continent.

En termes de pharmaceutique, 94% de la consommation africaine de médicaments est importée.

La CEA conseille donc de faire rapidement des stocks. Même chose pour l'alimentaire. L'organe de l'ONU estime que cette crise pourrait avoir le mérite de forcer les gouvernements à investir dans le made in Africa.

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