A peine ouverte ce jeudi à la mi-journée, la bourse de New York s'est effondrée avec une baisse de 7,29% du Dow Jones et de 6,66% du Nasdaq. les échnages ont été aussitôt suspendus
Même chose ce jeudi matin en Europe. Paris, Londres, Francfort, Bruxelles, Milan et Madrid... les bourses européennes perdaient toutes plus de 5 % à la mi-journée. À Paris, la Bourse de Paris a perdu plus de 10%. Le Cac 40, l'indice vedette qui était à 6 000 points en début d'année, s'approche désormais des 4 300. Une chute de près de 30 % en à peine deux mois. C'est un véritable krach, encore renforcé avec la décision américaine d’interdire pour un mois les vols en provenance de l'Europe.
Les bourses asiatiques avaient cette nuit enclenché le mouvement avec une perte de 4,4 % à Tokyo et 3,6 % à Hong Kong. Les marchés pétroliers sont eux aussi en berne avec une baisse de 5 % du cours du brut, à 34 dollars le baril.
Les cours du pétrole sont aussi violemment repartis dans le rouge car la suspension pour un mois des vols de l'Europe vers les Etats-Unis signifie une baisse drastique de la consommation d'or noir, déjà en berne.
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Le secteur aérien en passe d'être sinistré
En Europe les valeurs du secteur aérien et de l'hôtellerie plongent littéralement. Air France perd plus de 10 %, Airbus 8 %, Luftansa et British Airways tous deux 11% en moins. Le secteur aérien va être sinistré par ce ralentissement des déplacements. Accord, le géant de l'hôtellerie perd 6 %.
La compagnie française assure 120 vols par semaine vers les Etats-Unis (sans compter ceux de son partenaire Delta). Ses dirigeants se réunissent ce jeudi après-midi afin de décider s'ils maintiennent ou non les vols vers les Etats-Unis à compter de l'entrée en vigueur des sanctions demain vendredi à minuit. Le ministre français de l'Economie Bruno le Maire s'est déclaré extrêment vigilant concernant la situation de la compagnie aérienne.
La BCE se prépare à agir
Les valeurs bancaires sont elle aussi en forte chute, dans l'attente des décision de la Banque centrale européenne pour aider les entreprises. Décisions qui devraient être annoncées ce jeudi après-midi.
la Banque centrale européenne s'est dit prête à agir. Mais son soutien monétaire à l'économie semble avoir atteint ses limites. Après le choc financier de 2008, les gardiens de l'euro n'ont cessé d'agir sur les taux directeurs pour sortir la zone euro de la crise.
Cette fois-ci, ils pourraient suivre la Fed, mais aussi d'autres banques centrales, qui ont diminué leurs taux ces derniers jours. Problème : le principal taux de la BCE est à zéro, et celui qui frappe les dépôts confiés par les banques est déjà négatif. Fixé actuellement à moins 0,5%, il pourrait éventuellement descendre à moins 0,6%.
Mais cela ne suffira pas. La BCE pourrait appeler les Etats à agir. Les instruments politiques, et notamment budgétaires semblent indispensables pour aider les entreprises confrontées au chômage partiel ou aux problèmes de trésorerie. Lors d'une téléconférence réunissant les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a prévenu : les mesures de politique monétaire ne pourront être efficaces qu'avec la contribution des gouvernements.
L'onde de choc de la crise sanitaire liée au coronavirus est donc mondiale et les investisseurs cèdent à la panique. Les bourses mondiales ont besoin de signaux rassurant. Or pour l'instant, c'est exactement l'inverse qui se produit.
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