La Bourse de Paris a encore ouvert en forte baisse ce jeudi matin. Depuis vendredi 21 février, l'indice CAC 40 a chuté de plus de 11 %. On est également au-delà des 10 % de baisse, sur la semaine, pour l'ensemble des marchés d'actions européens.
C'est aussi le cas à Wall Street : après une semaine noire de 7 jours consécutifs de baisse, Wall Street enregistre ses plus lourdes pertes hebdomadaires depuis octobre 2008, c’est-à-dire depuis le pic de la crise financière. À la clôture, ce vendredi, ses indicateurs remontent, mais restent dans le rouge. Le Dow Jones, indice vedette de la bourse de New York perd 1,39%. Le SNP 500, indice des 500 plus grandes sociétés de Wall Street termine en baisse de 0,82%. La prise de parole du président Trump ce mercredi sur le Coronavirus n’a visiblement pas rassuré, note notre correspondant à San Francisco, Eric de Salves. Les marchés américains s’inquiètent de la possible propagation aux États-Unis du virus et de ses conséquences sur l’économie.
La grande inquiétude des marchés c’est l’impact de cette épidémie sur le comportement des consommateurs. Car moins de déplacements, c’est moins de dépenses. Or ces derniers jours plusieurs compagnies ont annoncé que le coronavirus menace leurs revenus en 2020 : c’est le cas d’American Airlines, Mastercard ou encore d’Apple. Dans la tempête, une action en revanche ne baisse pas, c’est celle de Netflix parce qu’avec le virus, les investisseurs s’attendent à ce que les Américains restent davantage chez eux derrière leur écran.
Les cours du pétrole n'échappent évidemment pas à cet effondrement général : ils sont au plus bas depuis plus d'un an.
En résumé, la semaine qui est en train de s'achever sur les places financières aura été la pire depuis le krach de 2008. Certains commencent d'ailleurs à utiliser ce mot, d'autres parlent de « mini-krach ». En tout cas, cette dégringolade financière « a effacé les gains des six derniers mois », selon le constat de l'analyste Véronique Riches-Florès.
« Si les choses s’arrêtent dans les prochains jours, mais il faudrait que la dégringolade des bourses s’arrête dès le début de la semaine prochaine, l’impact financier devrait probablement être limité. Le grand risque néanmoins, c’est que l’épidémie se poursuivant, le choc boursier, lui aussi, s’étende, s’approfondisse, ce qui veut dire qu’on aurait non seulement un choc d’offres mais également des crispations financières, des problèmes de financement des entreprises. Et tout ceci signifie quelque part un choc économique important. On voit bien que la France n’est pas protégée. Les principes de précaution vont s’appliquer dans les jours à venir, avec la conséquence de ralentir également les dépenses de consommation. »
Les investisseurs du monde entier en panique
À l'instar du FMI, les institutions internationales avaient déjà averti des risques qui pesaient sur la croissance mondiale. Les grandes entreprises sont nombreuses à avoir déjà annoncé des pertes et des inquiétudes pour la suite de leurs activités.
Pour enrayer la propagation du virus, des mesures de confinement et des restrictions de déplacements ont été prises dans beaucoup de pays. Des frontières ont été fermées.
En Chine, l'usine du monde, des sites sont à l'arrêt depuis des semaines. Ce qui a entraîné des difficultés d'approvisionnement dans à peu près tous les secteurs. Les pouvoirs publics, à travers le monde, commencent à prendre des dispositions pour mesurer l'impact réel de l'épidémie de coronavirus sur leur économie, et envisager des réponses qui deviennent urgentes.
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