L'inquiétude est grandissante dans les milieux économiques face à l'épidémie de coronavirus dans le monde.
Flou pour les entreprises françaises en Asie
Pour la moitié des entreprises françaises installées dans la zone Asie-Pacifique, il faudra attendre au moins début mai pour un retour à la normale, tandis qu'un petit tiers (29%) estime en revanche n'avoir aucune visibilité sur l'issue de la crise. Pour Alain Bentéjac, président des Conseillers du commerce extérieur (CCE) de la France, interrogé sur RFI, « environ la moitié des entreprises anticipent une baisse du chiffre d’affaires sur le premier semestre 2020, qui peut aller jusqu’à 50 % ».
Les entreprises ont en effet répondu à un questionnaire envoyé par les CCE de la région. « La grosse difficulté, c’est qu’effectivement, il y a une incertitude sur la date de la reprise et surtout sur ses modalités. Donc, c’est difficile pour les entreprises aujourd’hui de faire des plans. Et beaucoup d’ailleurs répondent - environ un tiers -, qu’elles sont aujourd’hui assez incapables de faire des prévisions », explique-t-il.
Des difficultés liées à la mobilité
Parmi les entreprises les plus touchées, selon Alain Bentéjac, celles qui ont de forts liens avec la Chine, en particulier dans l'industrie automobile ou électronique, et celles du secteur des services, en particulier celles présentes dans le luxe, le tourisme et les déplacements d'affaires. Et les problèmes rencontrés concernent la question de mobilité. « L’impossibilité, pratiquement, de faire des voyages, les économies dans le Sud-Est asiatique sont quand même extrêmement intégrées. Ensuite, effectivement, il y a les difficultés logistiques, difficultés d’approvisionnement. Problème aussi pour disposer du personnel, qui parfois est bloqué dans certains endroits. Un des sujets aussi qui apparaît de manière importante, ce sont les questions de trésorerie qui vont se poser très, très vite. C’est une des mesures qu’il va falloir probablement pousser, c’est un soutien aux trésoreries pour éviter que certaines entreprises, notamment les plus fragiles et les PME, demeurent si la crise dure trop longtemps », alerte Alain Bentéjac.
Le FMI alerte sur les menaces que fait peser cette épidémie sur la reprise mondiale, et un peu partout les Bourses décrochent en ce début de semaine. Ce lundi matin Paris, Francfort, Londres, Madrid et Zurich plongeaient de plus de 3%. La Bourse de Milan a perdu dans la journée 5,43 %.
En Asie, les Bourses chinoises ont terminé la séance de lundi en ordre dispersé, Hong Kong et Shanghai finissant dans le rouge tandis que Shenzhen clôturait très légèrement dans le vert. Les cours du pétrole ont plongé de 4%.